Auteurs étudiés

Allamand, Jeanne Charlotte (1760-1839)

Née à Lausanne en Suisse, Charlotte Berczy arrive au Canada avec son mari le peintre William Berczy. Le couple est responsable d'un groupe d'immigrants allemands. Les affaires étant difficiles dans le Haut-Canada, Charlotte s'installe à Montréal où elle ouvre une école pour survivre pendant que son mari effectue plusieurs déplacements. Les deux époux s'écrivent durant les absences de William Berczy.

Angers, François-Réal (1812-1860)

François-Réal Angers naît à Pointe-aux-Trembles (Neuville, Québec) en 1812 de parents cultivateurs. Il va collaborer à la fondation de l'éphémère Société littéraire en 1830. En 1836, alors étudiant en droit, il publie la brochure Système de sténographie, applicable au français et à l'anglais. L'année suivante, il est reçu au barreau puis il est nommé sténographe de la chambre d'Assemblée du Bas-Canada. Il va publier sa chronique Révélations du crime ou Cambray et ses complices . De 1845 à 1848, Angers est corédacteur de la Revue de législation et de jurisprudence., et de 1850 à 1851, il siège à la présidence de l'Institut canadien de Québec. Il épouse en 1853 Louise Panet. Entre 1851 et 1860, Angers collabore aux Décisions des tribunaux du Bas-Canada . Il meurt en 1860.

Aubin, Napoléon (1812-1890)

Nicolas-Aimé Aubin est né en Suisse. Il émigre aux États-Unis en 1829, à l'âge de 16 ans. Sous le pseudonyme de "l'observateur étranger", il fait parvenir de New-York une série de lettres au journal La Minerve de Montréal. À la fin de janvier 1835, il arrive à Montréal pour moins d'un an. Il y poursuit sa collaboration à La Minerve. La même année il se fixe à Québec où il habitera jusqu'en 1853. Napoléon Aubin fondera sept journaux, dont le célèbre Fantasque, qui auront une grande influence sur le lectorat du Bas-Canada. Le Fantasque paraît en août 1837, en pleine période de crise politique. Le ton irrévérencieux du journal lui vaudra d'être arrêté, en 1839, en compagnie de son imprimeur, pour crime de haute trahison. Connu surtout comme journaliste, Napoléon Aubin fut également un artiste polyvalent : il fut compositeur, dramaturge, comédien, éditeur, typographe, dessinateur, critique d'art et inventeur. Il a été membre de la Société canadienne d'études littéraires et scientifiques, de l'Institut Canadien, et a participé à la fondation de la Société Saint-Jean Baptiste de Québec. Napoléon Aubin fut nommé consul honoraire de Suisse en 1875. Il meurt en 1890, à l'âge de soixante-dix-huit ans.

Baby, François (1733-1820)

Négociant et homme politique francophone, il appuie sans réserve les autorités britanniques. Chargé d'enquêter sur la déloyauté des Canadiens lors de l'Invasion américaine (1775-1776), il rédige aussi un dialogue de propagande destiné à convaincre ses compatriotes de s'engager dans la milice (Le Canadien et sa femme, 1794). Il est également membre du Conseil législatif et du conseil privé du gouverneur Haldimand

Badeaux, Jean-Baptiste (1741-1796)

Notaire et juge de paix, ce royaliste convaincu relate, dans son Journal des opérations de l’armée américaine, les événements qui se déroulent à Trois-Rivières et aux environs lors de l’Invasion américaine (1775). Pour sa fidélité et son dévouement lors de ces événements, il reçoit une commission de notaire pour toute la province de Québec en 1781.

Bailly de Messein, Charles-François (1740-1794)

Nommé coadjuteur de Mgr. Hubert, évêque de Québec, grâce à l’intervention de Lord Dorchester, celui que l’on surnomme le «curé des Anglais» prend favorablement position pour un projet d’université multi-confessionnel et la suppression de certaines fêtes chômées. Il se met ainsi à dos Mgr. Hubert, en ridiculisant son despotisme dans une lettre adressée à William Smith, chargé d’enquêter sur l’éducation dans la province de Québec.

Berczy, William (1760-1839)

Originaire d'Allemagne, Berczy débarque en Amérique en 1792. Il possède diverses compétences: Peintre, architecte, auteur et colonisateur, il a laissé une oeuvre manuscrite, historique et littéraire encore inédite à ce jour, ainsi qu'une oeuvre picturale. Il a notamment collaboré au journal Le Canadien entre 1806-1810 sous le pseudonyme de "Scientificus". Son épouse, Jeanne Charlotte Allamand, qui l'a suivi au Canada, ouvrira une école. Les époux entretiendront une correspondance durant les voyages de William.

Berey, Félix de (1720–1780)

Élevé à la prêtrise au noviciat des Pères Récollets de Québec, il devient, en 1775, commissaire provincial de cette congrégation. La même année, le couvent des Récollets de Québec est converti en prison militaire par le général Haldimand* qui place les prisonniers sous la responsabilité du père de Berey. Pierre du Calvet est au nombre de ces captifs. L’Appel de ce dernier met en cause le père de Berey qui publie en 1784 sa Réplique. Le caractère du père de Berey et ses méthodes drastiques pour faire régner l’ordre lui vaudront l’animosité des évêques Briand et Hubert. Il compte néanmoins plusieurs amis, notamment Haldimand et Mgr Bailly de Messein.

Briand, Jean-Olivier (1715-1794)

Nommé grand vicaire par Mgr de Pontbriant dans la tourmente du Siège de Québec, Briand devient par la suite évêque de Québec (1766). Il contribue au maintien de l’Église canadienne après la Conquête anglaise (1759-1763) et lors de l’Invasion américaine (1775-1776), ce qui lui vaudra le surnom de «Surintendant de l’Église romaine». Lors de ces derniers événements, il rédige un mandement enjoignant la population à résister aux insurgés et à reconnaître l’autorité britannique. À sa mort en 1794, son secrétaire Joseph-Octave Plessis compose son oraison funèbre.

Bruneau, Julie (1795-1862)

De 1823 à 1862, Julie Bruneau entretiendra une importante correspondance avec son mari, Louis-Joseph Papineau, dont elle est souvent séparée, et ses deux fils, Amédée et Lactance. Originaire de Québec, elle est formée chez les Ursulines. Julie Bruneau va s'occuper de politique et soutenir la cause des patriotes. Elle recevra les membres influents de Montréal dans son salon tout comme Marguerite Lacorne-Viger. Les insurrections de 1837-1838 seront vécues de l'intérieur par cette femme qui participe aux réunions des Dames patriotes de Montréal et qui devra se réfugier à Verchères dans sa famille pendant l'exil au États-Unis de son mari. Elle finira ses jours dans le manoir de Montebello après un séjour d'exil de plusieurs années en France avec son mari.

Crèvecoeur, John-Hector Saint-John de (1735-1813)

Après un court séjour en Nouvelle-France au sein du régiment de la Sarre (1755-1759), et après avoir vécu plus de vingt ans dans les futurs États-Unis (1759-1780), Crèvecoeur retourne en Europe où il publie Letters from an American Farmer (Londres, 1782), qui seront considérées comme un des ouvrages fondateurs de la littérature états-unienne. Traduit et adapté par son auteur sous le titre de Lettres d'un cultivateur américain (Paris, 1784 et 1787), le livre constituera une des principales sources de l'image que la France de la fin du XVIIIe siècle se fera des États-Unis. Ses connaissances des réalités américaines lui valent d'être nommé consul de France auprès des États-Unis en 1783, poste qu'il occupera jusqu'en 1790, alors que la Révolution française révoque les diplomates nommés sous l'Ancien Régime.